Parmi les gens qui m’inspirent, une dame s’ajoute au tableau. En fait, depuis que j’ai eu le bonheur d’assister à la conférence de madame Hélène Tremblay, Voyager au cœur de l’humanité, lors de l’édition 2013 de l’école d’été de l’INM, je suis subjuguée! Je dis le bonheur, car cette conférence m’a émue et m’a apporté des pistes de réflexions sur des questions que je me posais.

Madame Tremblay a voyagé dans 116 pays. Dans chacun de ces pays, elle a choisi une famille représentative (un choix qu’elle a basé sur des critères pré-établis). Elle a passé quelques jours avec cette famille et elle a pris des clichés de chacune d’elles, puis elle a regroupé les meilleures photos dans des livres. Elle a aussi présenté ces photos dans des expositions, dont une pour l’ONU. 

C’est beaucoup plus qu’une présentation de photos. En fait, le titre annonce bien ce que c’est puisque c’est réellement un voyage au cœur de l’humanité! Elle expose ses réflexions par rapport à ce quelle a vu,ce qu’elle a vécu avec ces familles. Elle met en perspectives des perceptions dans chacun de ces pays, par rapport à nos propres perceptions. C’est un discours empreint d’humanisme, qui nous amène réellement à réfléchir, à nous remettre en question, mais surtout qui nous permet réellement de revenir à l’essentiel.

Dans la présentation de Madame Tremblay, plusieurs choses m’ont frappées. Je vous en expose ici quelques-unes, accompagnées de mes réflexions en lien avec celles-ci.

Madame Tremblay explique que dans le monde industriel moderne, avec toutes les avancées technologiques, on a souvent l’impression de bien maitriser les rouages de la communication, d’être des experts. Cependant, selon-elle, on entretient cette illusion, car en fait  » Le top du top de la communication, c’est d’avoir accès à l’information, à savoir d’où on vient, avec qui on vit, où est-ce que l’on vit. Plusieurs vont naître, puis mourir sans réponses. » Selon-elle, afin de réellement devenir expert de la communication,  » On devrait remettre un petit paquet à la naissance, un paquet de bienvenue, voilà ce qu’est le monde, où tu vis, avec qui tu vis… » Et elle ajoute:  » En plus, certains disent qu’on est pas venu ici pour s’amuser, mais il faut revendiquer et être révolutionnaire en décidant de s’amuser!« . Cela m’a fait réfléchir à propos de l’intégration des TIC dans notre planification d’enseignement. Je crois que notre intention pédagogique devrait reposée sur cette réflexion de Madame Tremblay. C’est-à-dire de toujours aborder l’intégration des TIC afin de permettre aux élèves de trouver des informations pour apprendre d’où on vient, avec qui on vit, où est-ce que l’on vit.. Ceci m’amène à voir l’intégration des TIC directement relié avec le DGF « VIVRE ENSEMBLE » et avec le cours de ERC. Je vois maintenant plusieurs possibilités d’enrichissement (réel) de chacun de ces éléments. Apprendre à maîtriser les TIC afin de permettre aux enfants à s’ouvrir sur le monde, contribuer à maximiser leurs connaissances du monde qui les entourent, à alimenter leurs réflexions, à contribuer au développement de leur pensée critique, à enrichir les possibilités de rentrer en communication avec les autres, à maîtriser les rouages du dialogue, à parfaire leur capacité à énoncer leur opinion, etc. C’est une révélation pour moi, dans la manière d’aborder les TIC dans une perspective d’ouverture sur le monde.

Une grande réflexion sur la pauvreté est exposée par Madame Tremblay. En nous raconte qu’elle a visité des pays pauvres, comme le Honduras. Il est le 2ème ou 3ème pays le plus pauvre au monde. Et pourtant, la maman de cette famille avait toujours un sourire et elle accueillait toujours ses enfants dans ses bras. Sur les photos de Madame Tremblay on pouvait voir des enfants aux yeux pétillants! Elle nous fait remarqué leurs vêtements, qui sont en quelques sortes des guenilles. Elle nous fait remarqué leur hygiène corporelle. Les enfants sont sales et ils ont la goutte au bord du nez. Ces remarques ne diminuent pas le sourire de ces enfants ou les étincelles dans leurs yeux. Madame Tremblay souhaitent que « tous les enfants du monde soient en guenille, mais que tous les enfants du monde ait de l’amour dans le regard et un sourire. » Et elle ajoute:  « Si vous avez tendance à juger les gens par les guenilles qu’ils portent, vous allez passer à côté de belles rencontres! » Je suis tellement en accord avec ce qu’avance Madame Tremblay. Je ne m’étais jamais arrêté à tenter d’expliquer ceci, mais je réalise que j’ai observé des phénomènes semblables dans mon entourage, dans les parcs que je fréquente avec mes enfants, dans les écoles primaires, etc. Il y a des enfants en guenilles qui ont l’air tellement heureux, épanouis et aimés. Tandis que d’autres peuvent être habillés en carte de mode mais ne pas avoir de sourire ou d’étincelles dans leurs yeux. Et ça je trouve cela vraiment triste. Un enfant malheureux, je crois que c’est le reflet d’une société malade. Un signal d’alarme. Ça ne devrait jamais arriver.

Ce que j’ai trouvé le plus porteur d’espoir dans le message de Madame Tremblay, c’est sa vision par rapport à notre manière d’aborder les pays classés comme pauvres. Elle expose que ça fait plus de 60 ans qu’on va à travers le monde pour chercher la pauvreté. Au lieu d’aller chercher la pauvreté, on devrait plutôt aller chercher la beauté de ces peuples. Selon elle, si on y était allé pour chercher la beauté, ces peuples se seraient sentis grands et valorisés. Ils auraient été fiers et ils auraient voulu devenir encore plus grands et nous en montrer plus! Je crois que ceci s’applique aussi à petite échelle. Dans notre quartier, notre entourage, notre école, les écoles du Québec… Au lieu de dénoter la pauvreté des gens, travaillons à applaudir ce qu’ils ont de beau. Leur sourire, leur détermination, leur force, leur lucidité, leur créativité, leur caractère unique, leur franc-parlé, etc. C’est en valorisant l’autre qu’on s’ouvre réellement à lui et qu’il s’ouvre à nous. Qui sommes-nous pour vouloir les changer, sans reconnaître leurs capacités? Cette vision m’apporte plusieurs réponses à des questions que je me pose comme enseignante, comme mère et comme citoyenne. Je vais m’efforcer de l’appliquer dans ma vie et de faire rayonner ce principe!

En commençant sa conférence, Madame Tremblay explique comment ce projet à commencé pour elle, et elle nous suggère de suivre nos idées: « Parfois on a des idées, présentement, qui sont trop grandes, mais il faut les garder pas trop loin et les conserver. »

Sa conférence Rendez-vous sur Terre est présentée ainsi sur son site web:

Des histoires de «vivre ensemble» pour développer notre sens d’appartenance et notre sensibilité internationale.

Essayez de vous trouver une manière d’assister à une conférence de Madame Tremblay, je vous garantis que vous en ressortirai grandi!

Je vous partage ici les notes que j'ai prises (à l'état brut):

Madame Tremblay commence par nous dire: 

« Si on avait à se couvrir tout le corps et conserver seulement les yeux, qu’on devrait communiquer avec son regard, que mètreriez-vous dans votre regard? De la colère? Du mépris? »

« Ce qu’on a en commun, c’est la peur de la différence, mais ont en a tous (des différences)! »

« On ne devrait pas entendre des enseignants dire que l’ont doit «tolérer la différence», mais ont devrait plutôt l’envier! »

« On naît tous pareil, mais qu’est-ce qui fait qu’on est tous différents? »

« Les bébés sont tous pareils sur la planète:
On leur présente tous un sein, on leur donne tous de l’amour. »

La censure à propos des photos des enfants nus

« Les enfants ont l’air bien, même s’ils sont nus.
Et vous, auriez-vous l’air aussi cool, aussi bien dans votre peau, si vous étiez nus? »

« Il est préférable d’être bien dans sa peau que mal dans ses NIKE. »

Réflexion sur la censure par madame Tremblay...

« NOUS, c’est qui le nous?
On est dans le JE, et on a du mal à définir le NOUS.

Avant on avait le NOUS les canadiens-français, nous les catholiques, nous les protestants, etc.

NOUS les citoyens du monde

Qu’est-ce qu’un musicien du monde?

(Effet pigmalion) »

Définition de la beauté: c’est avoir l’essentiel, sans superflu.

Union Soviétique
La perte d’illusion

Beaucoup de gens qui réalisent présentement que ça fait un petit moment que l’on est en perte d’illusion

On pleure parfois les illusions avec autant de tristesse que les morts.

Si l’on veut changer les choses, il faut faire le ménage de toutes les illusions pour qu’il y ait vraiment un changement.

Pratiquer un différent regard.
On peut regarder le tas de merde devant la maison et dire que c’est un tas de merde.
Ou regarder le tas de merde et se dire que c’est leur compte bancaire.

Aucune école pour les parents.
On donne aucune responsabilité à la famille
On leur donne des droits, des droits...
Ils arrivent à l’école à 5 ans, racistes à fond.
Ils apprennent ça où? Dans leur famille...

Il y a de la misère partout dans le monde.
Il y a de la misère partout où on n’aime pas la Terre.
Si on aime la Terre, il va y avoir de la co-création.

Islande

Le pays le plus jeune.
Tu te dis mais où suis-je? Qu’est-ce que j’ai en dessous des pieds?

L’amour
On a tous un bagage de lavage de cerveau
Partout sur la planète
On devrait poursuivre Hollywood
Pour le tords qu’il a fait à toute la planète

La famille – 1994 année de la famille
C’est quoi la famille?

En Ukraine: il n'y a pas de mot pour présenter la famille. Il existe trois autres types de mots pour définir quelque chose qui ressemble à la famille:

- La maison de sang: avec qui tu es né(e).
- La maison de vie: les gens que tu choisis dans ta vie, et qui passent...
- La maison communautaire: les gens à qui tu rends service et qui te rendent service.

Libérateur de savoir qu’on a en trois mots.

Fidgi
Les enfants qui lisent à leurs parents!
La fierté de bien des parents!

Beaucoup de pays qui se privent de la sagesse de leurs enfants

TRADITIONS
Elle ne se considère pas comme traditionnelle
Parce que c’est à la base de plusieurs décès de femmes et d’enfants chaque année…
Mais elle aime les rituels

Histoire du mariage entre la jeune fille de 15 ans et du vieux qui a acheté la dote…aucun sourire, que des gueules…
citation de Victor Hugo
« On peut résister à une armée, mais pas à celle d’une idée dont le temps est venu.»

Papuasie Nouvelle Guinée
Dialogue
Un homme qui ne semble pas ouvert…par son allure
Des cris, pour annoncer une grosse guerre

Un mort
Un rassemblement
La danse de la guerre
La colère
Des pleurs

Les maisons brûlaient
Ah j’espère qu’ils viendront pas bruler la maison
15 min après tout le monde dormait

Après quelqu’un lui a dit, mais t’avais pas à avoir peur, ici on ne fait pas mal aux femmes, aux enfants et aux aînés
On frappe à la porte avant de brûler la maison...

Primitif
Dans le dictionnaire:
Pourquoi est-ce que les femmes, les enfants et les personnes âgées sont les premiers à être en danger?

Au Québec, ce qui a changé le plus, c’est les hommes...
Une société où l’on a un modèle de dialogue entre les hommes et les femmes.
Le monde a besoin de nos hommes.
L’Afghanistan, a un problème d’hommes…

Quand on apprend à connaitre le monde: 
- On rit
- On pleure, de frustration, qu’on ne peut pas changer le monde tout seul
- Colère
Mais il faut aussi faire la paix à l’intérieur de nous.

Et si la paix sur la Terre était dans votre sourire?

« Vous ne pouvez pas habiter tous les pays de la Terre, mais vous pouvez mettre la Terre dans votre cœur! »

Je ne peux pas sourire à toute l’humanité, mais si je souris à mon voisin je sais que je souris a toute l’humanité.

Tout le monde a ses douleurs.
Mais chacun de nous devons faire notre ménage.

Le NOUS c’est 1+1=2
Pour arriver à changer le monde, il faut changer les 1
Qui êtes vous le 1 et avec qui allez-vous vous associer pour changer le monde? Pour faire le 2?

Où en sommes nous dans notre révolution humaine?
On parle de révolution techno, mais où en sommes nous dans notre révolution humaine?

Pour changer le monde, vous devez être fier de qui vous êtes.

Regarder la beauté sur la Terre
À travers cette beauté

Q.: Quel impact les livres de madame Tremblay ont sur les jeunes?

R.: Les jeunes se sentent concernés par ce qu’il se passe dans les autres pays
« On connait quelqu’un dans ce pays »

- Notes prises lors de conférence de madame Hélène Tremblay (école d’été de l’INM 2013) 

Si vous relisez la question-réponse à la fin des notes que j'ai prises, vous verrez qu'il pourrait d'abord servir à développer l'empathie des enfants et une prise de conscience sur les gestes que nous posons à tous les jours. À partir de ce livre, il existe vraiment plusieurs transferts possibles! Que ce soit comme déclencheur pour un atelier de philosophie pour enfants, en utilisant son livre pour lancer une discussion; ou pour parler d'une thématique sur les besoins en ECR. C'est une belle porte d'entrée pour parler des sujets sensibles de la qualité de vie pour tous les humains sur la Terre. 

Il serait aussi intéressant de lire le blogue de madame Tremblay et d'inviter les élèves à réagir à de nouvelles publications sur leur propre section blogue dans leur portfolio!

Voici d'ailleurs le lien vers le blogue de madame Hélène Tremblay.

Voyage au Cœur de l’Humanité, 2010

La collection Familles du Monde

1) Les Amériques et les Caraïbes (français et anglais), 1988

2) L’Est, le Sud-Est Asiatique et le Pacifique (français et anglais) 1990

Les Éditions Robert Laffont, (en anglais chez  Farrar Strauss & Giroux, New York, USA and Old Bridge Press: Camden East, Ontario. Tremblay, H. (1988)).

Collection de 12 pour enfants: (anglais), 1997 Portage & Main Press 

(Note: les livres ci-haut sont accompagnés de guide pédagogique)

Le Mali (français et anglais) 2003

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