Bibliographie commentée de livres pour enfants portant sur les différents types de peurs

«Grâce à un cours sur la didactique de l’organisation de la maternelle (DDD2210), j’ai eu l’occasion de travailler sur un projet didactique portant sur les monstres. J’ai pu constater l’importance de la place offerte à ce sujet dans la littérature pour enfants et dans les jeux éducatifs. De plus, avec mon expérience de vie de mère, j’ai constaté que les enfants ont ce besoin profond de partager au sujet de leurs peurs. En effet, ils ont besoin de les apprivoiser, de les comprendre, de les approfondir et la littérature pour enfants est un excellent moyen pour y parvenir. C’est pourquoi je crois qu’une bibliographie commentée sur les différentes peurs peut être très utile dans l’exercice de ma profession et de mon rôle de mère.»

 

C'est pourquoi, j'ai décidé d'aller plus loin avec le travail sur les monstres et j'ai pensé qu'il serait intéressant de faire un réseau sur les peurs et partager le résultat de mes recherches sur cette thématique ici. Voici donc 10 titres et une brève description et applications possibles en classe.


Des comptines à faire peur

Création par Valérie Boisvert
Création par Valérie Boisvert

AMIOT, Karine-Marie et Claire Renaud. Des comptines à faire peur. Chantal Cazin, Marianne Dupuis-Sauze, Anne-Sophie Languetin, Yann Lovato, Éric Puybaret(ill.), Paris: Éditions A Cappella Création, «Groupe Fleurus», 2004, 60 p.

 

Genre: recueil de comptines

Âge du lecteur: 6 à 9 ans environ

Outil de recherche: Le catalogue Nelligan des bibliothèques de la ville de Montréal

 

Court résumé de l’histoire: Un collectif d’auteurs et d’illustrateurs qui forme un recueil de 23 comptines, groupées en cinq catégories: «j’ai peur du noir», «Festin de monstres...», «Comptines de trouillards...», «Comptines des gentils monstres...» et «À toi de faire peur!». Une comptine par page double (la comptine est à gauche et toujours accompagnée d’une illustration à droite).

 

Liens qui rattachent le livre au thème général: Des comptines qui traitent des sujets qui font peur aux enfants.

 

 

 

 

Courte appréciation personnelle: La présentation par catégorie est très facile à consulter. Les illustrations sont, en général, attrayantes et variées, mais elles ne sont pas toutes de la même qualité. Les rimes sont parfois faciles. Les comptines sont de longueurs assez courtes (environ une quinzaine de lignes chacune), ce qui donne un bon rythme à la lecture.

 

Applications possible en classe: À utiliser, au premier cycle, à l'approche de l'Halloween, pour faire apprendre une comptine pour travailler la mémoire. Ce recueil pourrait aussi peut-être être utilisée comme déclencheur à une situation d'écriture sur "Ma plus grande peur" par exemple. Les élèves du premier cycle ADORENT la fête de l'Halloween...ce n'est pas pour rien! Ils ont besoin de vivre des moments encadrés afin d'affronter leurs peurs.

 

- Tiré d'un travail présenté dans le cadre du cours LIT4004, présenté à la Téluq


Pourquoi les éléphants ont-ils peur des souris?

Création par Valérie Boisvert
Création par Valérie Boisvert

BERGERON, Alain M.  Pourquoi les éléphants ont-ils peur des souris? Marie-Claude Demers (ill.), Montréal: Éditions Les heures bleues, «collection Les p’tites heures» 2010, 45 p.

 

Genre: Album québécois

Âge du lecteur: 4 à 8 ans

Outil de recherche: Bibliothèque de l’éducation - UQAM, section littérature jeunesse

  

Court résumé de l’histoire: C’est l’histoire de Mère Nature qui a créé un éléphant, mais qui se retrouve à ne pas savoir quoi faire de lui. Elle décide donc de créer plusieurs autres créatures afin de trouver une utilité à son éléphant, mais elle n’arrive jamais à satisfaction. Jusqu’à ce qu’une petite souris arrive sans prévenir et fasse sursauter l’éléphant. La souris est alors surprise, puisqu’elle n’avait jamais réussi à faire peur à qui que ce soit. Alors, Mère Nature est satisfaite puisque cela démontre que chacun à son utilité, même les plus petits! La morale de cette histoire: on a toujours besoin d’un plus petit que soit!

 

Liens qui rattachent le livre au thème général: Les éléphants, bien qu’ils soient imposants, ont eux aussi peur de quelque chose: les souris. Ce qui amène la thématique sur l’aspect qu’il est normal d’éprouver des peurs pour tout le monde...même les éléphants!

 

 

Courte appréciation personnelle: Les illustrations sont un peu simplistes et la coloration un peu criarde à mon avis. Je ne trouve pas que c’est représentatif de ce qui peut se faire en illustration de livres pour enfants dans les dernières années. Cela lui amène un caractère des années 1990 à mon avis. Néanmoins, le déroulement de l’histoire, avec une structure répétitive est intéressant à lire et laisse place à faire une belle animation auprès des enfants. C’est agréable à lire et on se demande où l’histoire nous mènera.

 

Applications possible en classe: Pourrait servir de déclencheur pur une causerie ou un atelier de philosophie pour enfants. Avant de débuter la lecture, il pourrait être intéressant de demander aux élèves qui peut avoir peur de quoi dans la vie, en s'inspirant du texte. Cela permettrait de travailler la compétence pour appréhender l'histoire.

 

- Tiré d'un travail présenté dans le cadre du cours LIT4004, présenté à la Téluq


Les cauchemars de Léonard: une histoire sur...le sommeil.

BERGERON, Marie-Josée.  Les cauchemars de Léonard: une histoire sur...le sommeil. Marie Josée Bergeron (ill.), Saint-Lambert: Dominique et compagnie, «collection Une histoire sur...», 2010, s.p.

 

Genre: album québécois
Âge du lecteur: environ de 3 à 5 ans
Outil de recherche: UQAM - bibliothécaire de la bibliothèque de l’éducation (section littérature jeunesse)

Court résumé de l’histoire: Léonard se fait garder par Marine, sa gardienne préférée. Il adore discuter avec elle. Il en profite cette fois pour lui parler de sa peur de dormir et des cauchemars auxquels il est aux prises actuellement. Marine lui donne donc ses trucs pour affronter ses cauchemars, soit de prendre le contrôle de ses rêves et de venir le super héros. Léonard est donc rassuré par les explications et les conseils de Marine à qui il fait confiance. Il expérimente les trucs de Marine et se rend compte que ça fonctionne vraiment. Il est vraiment soulagé à son réveil et partage son expérience avec son père, juste avant de faire un dessin de son rêve pour Marine qui lui avait demandé de lui rapporter un souvenir de son rêve.

Liens qui rattachent le livre au thème général: Les cauchemars font partie des grandes peurs des enfants. C’est donc un sujet très important à traiter dans cette thématique.

Courte appréciation personnelle: Le texte, avec des échanges de dialogues, se lit très bien. De plus, les illustrations appuient très bien le texte. Elles sont riches dans la composition de la palette de couleurs, les textures apportent du dynamisme et les expressions sont très bien représentées. C’est intéressant de voir le dialogue entre un jeune enfant et une jeune adolescente, qui vient tout juste de passer par cette phase de développement. Cela crée un contact moins aseptisé qu’une discussion avec un adulte.

 

Applications possible en classe: Le livre termine par un guide d’accompagnement pédagogique pour les parents et éducateurs, qui s’avère très intéressant à utiliser en classe. Les informations supplémentaires sont très pertinentes afin de nous aider à comprendre cette phase de développement chez l’enfant et comment faire pour appuyer la lecture et l’accompagnement de l’enfant. À utiliser au préscolaire, pendant une thématique sur les cauchemars ou les peurs en général. Un peu avant l'Halloween, ce serait un bon moment pour en parler à mon avis.

 

 

- Tiré d'un travail présenté dans le cadre du cours LIT4004, présenté à la Téluq


Samsam ne veut pas dormir.

Création par Valérie Boisvert, inspiré du personnage SamSam
Création par Valérie Boisvert, inspiré du personnage SamSam

BOULET, Gwénaëlle. Samsam ne veut pas dormir. Serge Bloch et Astrid Scaramus (ill.), France: Bayard Éditions, «collection Ma vie de héros: Les grands bonheurs et les petits chagrins d’un héros cosmique», 2010, s.p.

 

Genre: album étranger
Âge du lecteur: environ de 3 à 5 ans
Outil de recherche: Libraire de la Librairie de Verdun


Court résumé de l’histoire: Samsam est un super héros cosmique, mais cela ne l’empêche pas d’avoir peur la nuit et il éprouve de la difficulté à s’endormir à cause de ses peurs. Bien qu’il ait tenté de retenir ses parents auprès lui, ceux-ci lui expliquent que c’est le temps de dormir et qu’il en est capable. Après plusieurs essais non concluants en tentant de se rassurer par lui-même avec une petite lumière, en serrer son toutou et en lui parlant, en se relevant, en comptant les moutons, etc., il n’y parvient toujours pas! C’est qu’il y a Crocochemar qui s’est inséré dans ses pensées... Mais il décide que c’est assez, qu’il ne se laissera pas embêter! Il décide alors de sortir ses armes contre le vilain et d’en finir avec lui. Après avoir réussi à le combattre, Samsam peut enfin dormir et ses Samparents viendront jeter un oeil avant d’aller dormir et s’assurer que tout va bien pour lui.

Liens qui rattachent le livre au thème général: Les peurs qui peuvent survenir pendant la nuit sont bien présentes chez les enfants de cette catégorie d’âge. Ceci représente un aspect de leur développement. Alors, dans ce livre c’est exactement ce qui est représenté, mais par un super héros cosmique! Ce qui permet de démontrer à l’enfant qu’il n’y a rien d’anormal d’avoir peur, puisque même Samsam peut avoir peur la nuit, mais qu’il existe un moyen de les surmonter.


Courte appréciation personnelle: J’aime la narration au «je» pendant l’histoire. Je trouve que cela va relever mieux les émotions ressenties par le personnage principal. Les illustrations sont colorées, simples et dynamiques. L’incarnation des peurs dans le noir par le personnage Crocochemar est très intéressante autant par sa forme que par son contenu, qui permet d’illustrer les peurs du personnage principal.

 

Applications possible en classe: Une lecture interactive suivi d'une activité de dessin pour illustrer un cauchemar qu'ils ont déjà eu et ajouter comment ils pourrait le combattre à la manière de Samsam (humour). Les enfants pourrait aussi illustrer différentes «armes» contre leur cauchemar personnel et les illustrer. Ou imaginé un super héros spécialisé à combattre les cauchemar (autre que Samsam bien entendu!)

 

 

- Tiré d'un travail présenté dans le cadre du cours LIT4004, présenté à la Téluq


Ruby Rogers, une peur bleue.

Sue.  Ruby Rogers, une peur bleue. Bernice Lum (ill.), Barcelone: Gallimard jeunesse, «collection Folio cadet», 2007, 153 p.

 

Genre: album étranger
Âge du lecteur: dès 8 ans
Outil de recherche: Catalogue IRIS (banQ)


Court résumé de l’histoire: Ruby l’avoue: elle est une « poule mouillée » avec ses multiples peurs. Elle sait bien qu’elle devra les affronter, puisqu’elle veut devenir gangster plus tard. Son grand frère Joe prend un vilain plaisir de lui faire des peurs. Elle décide donc qu’elle ne se laissera plus faire par ces mauvaises plaisanteries et avec l’aide de ses gardiennes, elle réussira à se décider à l’affronter. Cependant, les choses se retournent contre son plan de vengeance et elle doit prendre un moyen de rebrousser chemin.

Liens qui rattachent le livre au thème général: Les peurs de Ruby et sa volonté de les affronter se rapportent directement au thème des peurs.


Courte appréciation personnelle: Le ton narratif repose sur le personnage principal, ce qui permet de bien se positionner et de mieux la comprendre. Beaucoup de détails sont donnés pour mieux comprendre la personnalité du personnage de Ruby et des gens qui l’entoure. Le ton de l’écriture est très léger, le quotidien du personnage principal est expliqué en détail et bien qu’il prenne une grande importance pour celle-ci, en tant que lecteur adulte il est possible par moment de se demander sur quoi l’histoire va déboucher. Plusieurs expressions utilisées relèvent du vocabulaire propre des enfants à cet âge et en Europe à mon avis. En effet, plusieurs expressions ressemblent à celles utilisées en France, bien que l’auteure originale soir britannique, la traductrice doit avoir des racines françaises ou s’en inspirer. Les illustrations sont simples, ne prenant pas trop d’importance et n’apportent pas vraiment à l’histoire. Elles sont plutôt présentent pour leur esthétique à mon avis.

 

Applications possible en classe: Une lecture segmentée, par chapitre, afin de susciter l'intérêt de connaitre la suite le lendemain, serait intéressante. L'enseignant(e) pourrait demander de créer aux élèves d'imaginer la suite après chacune des lecture, et écrire de une à trois phrases par jour et vérifier s'ils ont vu juste le lendemain. Pourrait aussi servir d'amorce pour parler des peurs, pour une situation d'écriture sur les peurs, etc.

 

 

- Tiré d'un travail présenté dans le cadre du cours LIT4004, présenté à la Téluq