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Les compétences à l'oral en lien avec le préscolaire

 

 

Une préoccupation générale dans le domaine de l’enseignement primaire et le développement des compétences de l’enfant semble être l’apprentissage de la lecture comme pilier des compétences scolaires. En effet, si vous effectuez une recherche très rapide sur Internet vous trouverez une grande quantité d’informations provenant de sources très sérieuses. La conclusion de tous ces documents est unanime : la lecture est essentielle à toutes les matières scolaires, elle est essentielle afin d’alimenter la curiosité et de partager des idées.

 

 

D’après un rapport émis en 2005 par l’inspection générale de l’éducation nationale en France, l’apprentissage de la lecture chez l’enfant d’âge préscolaire demande quelques préalables d’habiletés cognitives, sociales et linguistiques. Plusieurs de ces habiletés sont développées en bas âge et plusieurs études démontrent les bienfaits de la fréquentation de la maternelle sur l’éveil des différentes sphères de la scolarisation de l’enfant, dont l’apprentissage de la lecture. Particulièrement dans les milieux défavorisés, la maternelle serait extrêmement bénéfique afin de pallier aux manques dans ces préalables qui n’auraient pu être développés. Et pourtant, la loi de l’instruction publique (LIP) ne prévoit pas l’obligation de la fréquentation de l’école maternelle.

 

Après avoir fait quelques recherches, j’ai pu constater que le Ministère de l’Éducation du Québec n’est pas le seul à se questionner quant à la manière de développer l’intérêt pour la lecture chez les élèves dès leur plus jeune âge. En effet, en France, ils se sont penchés sur cette question et ils ont publié un rapport en novembre 2005.

 

« L’apprentissage de la lecture se greffe sur des habiletés cognitives, sociales et linguistiques qui se sont développées depuis le plus jeune âge. La plus importante de ces habiletés est le langage, qui fournit la base de la lecture. Bien avant le début de l’enseignement de la lecture, l’enfant a acquis, à des degrés divers, les différentes dimensions du langage qui lui permettent de comprendre et de produire des énoncés oraux. En apprenant à lire, il transfèrera tout ou partie de ces compétences à l’écrit. »

 

La maternelle est bénéfique sur ce plan par le biais de divers aspect de son organisation. Par exemple, plusieurs articles démontrent que chanter des chansons, réciter des comptines et faire la lecture permettent de développer des habiletés langagières chez les enfants d’âge préscolaire.

 

En effet, faire la lecture aux enfants dès leur plus jeune âge est bénéfique afin de susciter leur intérêt envers les livres. Et il est possible de rendre ce moment magique. Il faut que l’heure du conte devienne un rendez-vous exceptionnel, autant à la maison qu’à l’école. L’enfant doit voir ce moment comme un rendez-vous à ne pas manquer.

 

À cet égard, il est important de garder en tête que l’école n’est pas le seul intervenant dans le développement de l’intérêt pour la lecture. Le partenariat avec les parents est donc essentiel.

 

D’après le Ministère de l’Éducation de l’Ontario, « L’école gagne à établir des partenariats pour permettre aux élèves de réaliser que la langue française est également utilisée et valorisée à l’extérieur de ses murs. On compte deux partenaires principaux : la famille et la communauté. Ces partenariats profitent à tous les participants. Ils contribuent à la construction identitaire des élèves et aident à revitaliser et à développer les acquis des élèves en français. »

 

Ils ont même émis des recommandations aux enseignants envers les comportements à adopter afin qu’ils adoptent des pratiques d’enseignement efficaces afin d’assurer un soutien linguistique :

 

Valoriser l’effort

 

Les enseignants félicitent chaque tentative, si minime soit-elle, afin d’encourager la prise de risque.

 

Capter l’attention de l’élève

 

Pour attirer l’attention de l’élève avant de lui adresser la parole, les enseignants s’assurent d’établir un contact avec lui ou elle (p. ex., en le ou la nommant). Ils maintiennent son attention en appuyant leur message par des expressions faciales et corporelles.

 

Augmenter le temps de réflexion

 

Les enseignants s’assurent de toujours donner un temps d’attente à l’élève lors d’une question pour lui permettre d’organiser ses idées et de trouver les mots justes pour la réponse.

 

Adapter le vocabulaire

 

Au début de l’apprentissage de la langue, les enseignants utilisent des mots d’usage courant connus des élèves, dans des phrases courtes et simples. Au fur et à mesure que les élèves développent leurs habiletés langagières, il convient d’utiliser un vocabulaire de plus en plus élaboré et des phrases plus complexes afin d’enrichir le bagage langagier des élèves.

 

Faire des comparaisons

 

Les enseignants utilisent des similarités et des différences pour permettre aux élèves de rattacher les nouvelles connaissances à leurs connaissances antérieures dans le but de développer des schèmes de référence et de pensée plus complexes. C’est à partir de comparaisons qu’on amène les élèves à faire des analogies. »

 

 

De plus, pour développer de bonnes techniques de lecture aux enfants, il existe des organismes comme « Les ateliers tourne-page », « Communication-Jeunesse » et des gens inspirants comme Madame Sacoche.

 

D’ailleurs, j’ai eu la chance d’assister à quelques ateliers de l’organisme « Tourne-page ». À chacun de ces ateliers, j’étais toujours fascinée par les méthodes utilisées pour susciter l’intérêt des enfants les plus jeunes. Ces méthodes étaient toujours simples et accessibles. Je me souviens d’une histoire qui parlait d’un petit vélo où plusieurs amis de l’histoire étaient invités à prendre place. L’animatrice bougeait le livre au rythme de la promenade à vélo, elle ajoutait des onomatopées, elle prenait le soin de bien rythmer les phrases selon l’évolution du livre et, surtout, sa voix était enjouée et elle semblait intéressée à lire l’histoire !

 

 

Grâce à mon cours sur la littérature jeunesse (avec la Téluq), j’ai beaucoup appris sur l’organisme « Communication-Jeunesse », ainsi que sur plusieurs maisons d’édition, plusieurs auteurs et plusieurs illustrateurs. Je suis convaincue que ces connaissances permettent de mieux transmettre le goût de la lecture. En effet, lorsque nous avons des connaissances dans le domaine de la littérature jeunesse, cela nous permet de savoir où nous diriger pour trouver un livre qui nous plait, et trouver un livre qui nous plait est essentiel afin de transmettre le goût de la lecture : si nous n’aimons le livre, les enfants le sentiront et il sera impossible d’obtenir leur intérêt.

 

 

D’après mes lectures, ma participation à différents cours ou ateliers, je comprends qu’il existe différentes techniques pour bien animer une lecture à des enfants.

 

Voici une liste que je me suis élaborée à partir de ma formation à ce jour :

 

 

  • Établir une routine où la lecture a une place spéciale (bien choisir le moment selon la courbe des activités)
  • Créer une ambiance spécifique (par l’aménagement de la classe, une comptine ou une chanson à produire afin de demander la permission de débuter, etc.)
  • Développer le désir
  • Utilisation l’interaction (questionner sur ce que les enfants voient, sur ce qui pourrait arriver par la suite, faire participer lorsqu’une comptine ou une ritournelle est présente, etc.)
  • Bien connaître l’histoire avant de se lancer dans la narration : se l’approprier.
  • Ne pas avoir peur du ridicule (sortir son enfant en soi) : faire du théâtre !
  • Parler de l’auteur, de l’illustrateur, de la maison d’édition, de la collection (s’il y a lieu), des techniques de mise en page)

 

Par contre, j’ai manqué l’événement de l’année : la visite de madame Sacoche, due à des complications de santé… Heureusement, j’ai eu la chance de discuter avec mes collègues et ainsi profiter de leurs commentaires. Ce qu’ils ont surtout retenu, c’est qu’il est essentiel de développer le désir chez l’enfant. En effet, de plus en plus, les enfants ne sont plus habitués à désirer quelque chose. Ainsi, madame Racine a expliqué aux étudiants que notre rôle consiste à créer ce désir par divers moyens touchant particulièrement le moment de la lecture et de l’objet-livre :

 

 

 

  • Établir la routine de la lecture ;
  • Créer une ambiance spécifique ;
  • Parler du livre, de son titre, de ce à quoi cela nous fait penser…déborder et revenir quelques instants plus tard ;
  • Annoncer à l’avance, dans la semaine ou le mois, que nous allons apporter un livre bien spécial ;
  • Poser des questions aux enfants sur ce qu’ils imaginent pour la suite ;
  • User d’imagination afin de rendre ce moment mystérieux, magique, unique…

Bien que je n’ai pas eu la chance de rencontrer madame Sacoche, mais mon imaginaire réussi à se créer une image par les commentaires que j’ai pu tirer de la rencontre. J’espère avoir la chance, l’honneur, un jour, de la rencontrer. D’ici là, je vais alimenter le mythe dans mon esprit et m’inspirer de cela afin de créer en moi mon propre personnage, et qui sait, un jour peut-être, devenir une espèce de madame Sacoche à ma façon ! Après tout, pour être dans le domaine de l’enseignement au primaire et l’éducation préscolaire, c’est souvent parce que nous avons le désir de devenir à notre manière une Franfreluche, une Mystérieuse Mademoiselle C, une madame Sacoche ou un (e) enseignant (e) qui nous a marqués pendant notre propre cheminement ! »

 

 

— Tiré du travail remis à monsieur Jean-Robin April dans le cadre du cours FPM2550, Activité intégratrice de réflexion, par Boisvert Valérie, Automne 2011

 

 

 

Bibliographie

 

« L’apprentissage de la lecture à l’école primaire ». Rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale, groupe de l’enseignement primaire — n° 2005-123. France. Novembre 2005.

 

« http://onl.inrp.fr/ONL/garde/rapport »

 

 

 

« Guide d’enseignement efficace de la communication orale de la maternelle à la troisième année ». Ontario. 2008.

 

« http://www.atelier.on.ca/edu/resources/guides/GEE_Communication_orale_M_3.pdf »

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