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Menacé de suspension pour sa coupe de cheveux

 

11 octobre 2011 - par valerieboisvert 

 

Mise en contexte

ARTEFACT

 

« Par Jean-Philippe Brière | TVA Nouvelles

Controverse dans une école de Trois-Rivières. La direction de l’école secondaire Les Pionniers a menacé de suspendre un élève sous prétexte que sa coupe de cheveux n’est pas convenable. Pourtant, le jeune homme porte cette coupe depuis l’année passée. Lorsqu’il a annoncé à sa mère vendredi dernier que l’on avait exigé qu’il se rase les cheveux, cette dernière n’en revenait pas.

 

« J’ai été surpris. Depuis l’an passé qu’il a cette coupe de cheveux là. Ce n’est pas nouveau de la semaine dernière », confie la mère du garçon de 16 ans. »

 

La dame n’a pas hésité à contacter le directeur de l’école et la commission scolaire Chemin du Roy afin d’obtenir plus de détails. Sans revenir sur sa position, la direction a nuancé la mesure imposée.

 

« Ce qui avait changé de leur discours, c’est qu’on me disait qu’il n’avait plus besoin de les raser, mais qu’il devait les laisser repousser et qu’il n’avait plus le droit aux designs dans l’avenir », explique la mère.

 

Elle s’est alors tournée vers le code de vie de l’école afin de lire la règlementation sur le sujet. Ce qu’on y stipule, c’est qu’un élève doit avoir une coupe de cheveux convenable.

 

Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ?

 

« Le règlement est trop large. Une coupe de cheveux convenable, j’aimerais que l’on m’explique c’est quoi. Ce n’est pas parce que ce n’est pas convenable pour le directeur que ça ne l’est pas pour moi ou quelqu’un d’autre » dénonce la mère du jeune homme.

 

Sans vouloir déclarer la guerre, elle aimerait simplement obtenir réponse à ses questions et que le règlement soit plus clair.

 

La commission scolaire et l’école n’ont pas voulu commenter le dossier. La direction avoue cependant que le règlement est large et qu’il laisse place à une certaine marge de manœuvre aux responsables qui l’appliquent.

 

Selon eux, cela permet d’offrir un encadrement aux jeunes qui fréquentent l’établissement. »

 

http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/archives/2011/10/20111005190059.html#.TpMQolEtKkE.facebook 

 

 

Suite à la lecture de cet article, je me suis posée quelques questions sur différents angles.

 

Entre autre, je me suis demandée comment il est possible d’expliquer aux élèves la notion de « convenable ». Que peut-on faire pour expliquer cette notion et s’assurer qu’elle est respectée ? Une collègue d’université m’a suggéré ceci :

 

J'ai questionné quelques collègues et voici une réponse que j'ai trouvé intéressante :

 

« Ce serait un excellent sujet de conversation à avoir avec eux. Ça permettrait de faire rendre compte aux élèves à quel point un terme peu avoir plusieurs définitions, et puisque nous vivons en société, il faut être capable de s’entendre sur des termes comme « quelle est la limite d’acceptable ? »

– Caroline Segard, cohorte 2010.

 

Je suis d’accord que c’est plus facile d’aborder le sujet en leur demandant leur propre définition, mais seront-ils en mesure de répondre à la question et d’obtenir un consensus ? Arriveront-ils à une réponse libre de préjugés, sans contradiction religieuse, sans discrimination culturelle ?

 

Est-ce que le personnel enseignant se sera d’abord penché sur la question afin de bien la définir lui-même ? Est-ce que tous les enseignants réussiront à faire appliquer la règle de la même manière ?

 

À mon avis, ce règlement nécessite obligatoirement l’utilisation de jugement de valeur, qui est obligatoirement teinté des propres valeurs de chacun.

 

Je sais qu’en tant qu’enseignant, nous nous devons d’honorer les règlements même si nous ne sommes pas d’accord avec chacun. Cependant, lorsque les règlements demandent une part de jugement, je trouve cette tâche très complexe. Dans ma classe, je déciderai de faire appliquer la règle de telle manière, alors que dans la classe de ma collègue Charlotte le règlement sera appliqué un brin différemment... Comment les élèves pourront-ils s’y retrouver ?

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