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Une société de cancres (selon Richard Martineau)

 

  • Communiquer clairement et correctement dans la langue d’enseignement, à l’oral et à l’écrit, dans les divers contextes liés à la profession enseignante;

Dans l’actualité, voici un texte sur la qualité du français chez les enseignants selon Richard Martienau.

LIENhttp://martineau.blogue.canoe.ca/2011/08/22/pas_sa_fote

 

En voici un extrait, duquel j’aimerais traité dans le présent billet.

ARTEFACT:

« UNE SOCIÉTÉ DE CANCRES

Regardez les tests de français qu’on fait passer aux futurs enseignants.

La note de passage est de 70 %.

Vous faites TROIS fautes à tous les dix mots que vous écrivez (et ce, à la TROISIÈME année de votre bac) ? Aucun problème, vous pouvez enseigner le français aux enfants !

C’est pas beau, ça ?

Et attendez, ce n’est pas tout. Parce qu’un nombre trop grands de futurs profs échouaient ce fameux examen, la Conférence des recteurs des universités du Québec a accepté de baisser la barre.

Avant, les élèves avaient quatre chances pour passer ce test. S’ils ne parvenaient pas à le passer après quatre tentatives (pas un, pas deux, pas trois… quatre !), ils étaient expulsés du programme d’éducation.

Eh bien maintenant, les futurs profs vont pouvoir passer l’examen une cinquième fois ! Et s’ils se plantent, ils auront droit à un cours de perfectionnement en français !

Vive le Québec…

Pourquoi ne pas changer l’examen et le rendre plus facile afin de faire passer davantage d’étudiants, tant qu’à faire ? »

Je suis consternée à la lecture d’un tel billet, de la part d’une figure médiatique qui a autant de poids auprès de son auditoire. Je suis d’accord que son intention est de provoquer des réactions, mais je crains que certains lecteurs le prennent au pied de la lettre et bâtissent leur opinion à partir de ce billet. De notre position, à titre d'étudiants, il est facile de constater que Monsieur Martineau n’a pas bien effectué son travail de recherche. Il faut reconnaitre que l’objectif est atteint: des réactions, il en a créés. En tant qu’étudiant en éducation, nous savons pertinemment qu’il n’est pas vrai que nous avons le droit de faire trois fautes aux dix mots, il est faut de dire que le test doit se passer après trois années d’université et que nous avons maintenant droit à cinq passations au lieu de quatre. Puisque nous connaissons toutes les informations véritables relatives au billet de Monsieur Martineau, je vais d’abord concentrer mon billet sur la critique constructive, afin de se questionner sur l’essence de la problématique, et pour ce qui est des rectifications à apporter, vous pourrez les trouver, en citation, à la fin du billet.

En effet, il serait souhaitable que les étudiants, au niveau universitaire, aient une bonne maitrise du français écrit. Surtout pour les futurs enseignants. Cependant, ce que je trouve déplorable, c’est que la société s’attend que nous ayons déjà réglé toutes les bêtes noires de la langue française, alors que plusieurs failles se sont glissées dans notre éducation primaire, secondaire et collégiale. Sans compter qu’aucun cours de grammaire n’était prévu à notre grille de programme ni à notre arrivée, ni en deuxième année. De mon côté, je me suis inscrite au cours de mise à niveau à mon arrivée ainsi que le cours de DDL-6000 à la fin de ma première année pour la session d’été. Il faut noter que ces deux cours sont hors programme et que notre cheminement de programme prévoit déjà 15 ou 16 crédits par session et qu’il devient difficile d’ajouter des cours: que soit soit à cause des conflits d’horaire ou de la charge de travail. Alors, si la société blâme les étudiants de ne pas bien maitriser le français écrit, il serait nécessaire qu’elle décide d’offrir la formation nécessaire afin d’y parvenir.

Au regard de notre grille de cheminement de programme, on pourrait croire que les cours de grammaire ont été supprimés afin d’insérer des cours qui représentent la nouvelle réalité scolaire tels que les cours sur l’intégration des EHDAA ou tout autres cours relevant du département d’adaptation scolaire. En effet, ces cours sont primordiaux dans notre formation initiale, mais un cours de didactique de la grammaire par année serait aussi nécessaire selon moi. Si nous avons un cours de mathématique par année, pourquoi ne pas avoir l’équivalent en didactique de la grammaire? Puisque, j’ai pu constater en stage que connaître les règles de grammaire est une chose, mais savoir les expliquer aux élèves en est une autre!

D’un autre angle, je trouve qu’il est primordial d’accorder du temps à la formation continue en matière de linguistique. Il est faux de croire que seulement la formation initiale compte dans la formation de l’enseignant relativement à ses compétences linguistiques. Plusieurs enseignants en poste sont retissants envers la nouvelle orthographe, et non pas seulement les enseignants de vingt ans de service: j’ai vu des enseignants de cinq ans de service être complètement fermé à la nouvelle orthographe. Curieusement, je me serais attendu au contraire: que les plus fraichement sorti de l’université soient plus alertes aux rectifications de la langue et que les plus expérimentés s’accroche à l’orthographe traditionnelle. Alors, il faut déduire que la formation continue est garante de l’ouverture qu’un enseignant peut porter envers l’évolution de la langue française et non pas ses années d’expériences en enseignement.

En comparaiso, j’ajouterais exactement les mêmes commentaires au sujet des compétences de communication à l’orale. Effectivement, nous avons eu droit à un cours de didactique des compétences orales au primaire. Cependant, avant de pouvoir étudier la didactique, nous aurions eu besoin d’avoir un cours obligatoire sur nos propres capacités et faire le test afin de cibler nos faiblesses. Pour ma part, en comparaison à mes camarades du primaire, du secondaire et du collégial, j’ai toujours eu de très bons résultats aux évaluations orales. Cependant, la marche est énorme entre les compétences moyennes visées à ces niveaux en comparaison avec les compétences nécessaires pour la formation en enseignement. En effet, je me retrouve, aujourd’hui, confrontée à la crème de la crème et devant des exigences universitaires. Sans toutefois avoir eu la théorie de niveau universitaire afin de bien m’y préparer. Le cours de didactique de l’oral, visait plutôt les techniques afin d’exploiter la communication orale en classe que nos compétences discursives. En effet, ce volet a été abordé, mais pas assez de manière soutenu en comparaison à l’examen auquel nous sommes confronté.

J’aimerais souligner pour conclure que nous représentons une figure d’influence envers les élèves, sur tous les aspects de notre personnalité et de nos compétences. Le français, écrit et parlé, étant le pilier de nos méthodes de communication; il devrait avoir une place de choix à l’intérieur de notre formation initiale à mon avis. Il est illusoire de croire que les étudiants arriveront avec tous les outils pour répondre aux exigences ou prendre les dispositions nécessaire pendant le bac pour se parfaire.

Je terminerai avec la réponse que j’ai envoyé directement à Monsieur Martineau en réponse à son billet cité plus haut.

ARTEFACT:

« Monsieur Martineau, ce qui me désole dans votre commentaire c’est de constater que vous ne respectez pas les grands principes du journalisme. Votre billet est rempli de fausses informations. J’étudie en Éducation préscolaire et enseignement primaire depuis septembre 2010 à l’UQAM et à la lecture de votre texte plusieurs phrases m’ont fait réagir. En voici quelques unes à titre d’exemple:

« Vous faites TROIS fautes à tous les dix mots que vous écrivez (et ce, à la TROISIÈME année de votre bac) ? Aucun problème, vous pouvez enseigner le français aux enfants ! »

1. Avez-vous vérifié les critères de correction du test auquel nous sommes soumis? Je vous invite à les consulter sur le site du CÉFRAN: http://www.cspi.qc.ca/cefranc/TECFEE2.pdf, avant d’écrire des faussetés, il serait intéressant de vous informer à la source M. Martineau.
2. Avez-vous vérifier à quel moment les étudiants doivent passer le test pour la première fois?
3. Avez-vous vérifié la liste des cours offerts pour ce programme?

 » Et attendez, ce n’est pas tout. Parce qu’un nombre trop grands de futurs profs échouaient ce fameux examen, la Conférence des recteurs des universités du Québec a accepté de baisser la barre. « 

1. Monsieur Martineau, saviez-vous que les titres « enseignants » et « professeurs » ne sont pas synonymes? En effet, un enseignant enseigne au préscolaire, au primaire, au secondaire et au collégial, alors qu’un professeur détient un doctorat et enseigne à l’université, tout comme les chargés de cours, qui ont leur titre bien à eux, bien qu’ils effectuent en général le même travail, sans le travail de recherche.

 » Avant, les élèves avaient quatre chances pour passer ce test. S’ils ne parvenaient pas à le passer après quatre tentatives (pas un, pas deux, pas trois… quatre !), ils étaient expulsés du programme d’éducation. « 

1. Avez-vous déjà consulté une copie de ce test? Ou seulement une simulation représentative de ce test?
2. Je me répète: « Avez-vous consulté la grille de cours pour ce programme? »

 » Eh bien maintenant, les futurs profs vont pouvoir passer l’examen une cinquième fois ! Et s’ils se plantent, ils auront droit à un cours de perfectionnement en français ! « 
1. Le cours de français devra être payé par l’étudiant (il n’est pas gratuit Monsieur Martineau) et il (l’étudiant) a accès à ce cours avant même de faire sa première passation.

De plus, j’ai suivi, cet été, le fameux cours pour me préparer à ce test, auquel je devrai me soumettre le 19 novembre prochain, et, depuis, je ne cesse de voir des fautes d’orthographes partout dans les médias. Nous sommes contaminés par ce que nous lisons Monsieur Martineau.

Pour terminer, je suis tout à fait d’accord qu’il ne faut pas niveler vers le bas dans notre société et surtout lorsqu’il est question de la langue française. Alors, puisque vous êtes un représentant de la langue française et que beaucoup de gens respectent votre opinion aveuglément monsieur Martineau, s’il vous plait ne niveler par vers le bas dans votre travail journalistique! » – 22 août, 14:41 – Valérie Boisvert

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