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L'effet du chant sur les élèves

18 octobre 2011 - par valerieboisvert  

 

D'abord, je dois vous expliquer que notre superviseure de stage nous avait parlé des bienfaits de la pratique du chant sur les élèves. Tous étaient incrédules face au défi de faire chanter des élèves du 2e ou du 3e cycle. J'étais au 3e cycle et je m'étais promis d'essayer.

 

Voici donc mon récit d’expérience, en cours de stage I, dans une classe de 5e année ayant une forte proportion multiethnique, avec la chanson de Gilles Vigneault Le grand cerf-volant, interprété par Ariane Moffat.

 

J’ai commencé par faire jouer la chanson interprétée par Ariane Moffat. Sans trop de précisions, je leur ai demandé de faire une première écoute. Puis, je leur ai posé quelques questions, sur l’auteur de la chanson, l’interprète, le thème de la chanson, etc. Ensuite, je leur ai distribué une feuille avec les paroles de la chanson Le grand cerf-volant, mais trouées ! Puis je leur ai fait jouer une deuxième fois la chanson en leur demandant de tenter de combler les espaces vides. Puis une troisième écoute afin de les remplir plus. J'ai remis une quatrième écoute sans ajouter de précision. Ils ont eux-mêmes demandé la cinquième écoute ! De plus en plus, je les entendais fredonner, alors que je n’avais pas énoncé cette consigne. Bien entendu, c’était dans mon intention pédagogique, mais ça n’avait pas été précisé aux élèves.

 

J’ai présenté l’activité aux élèves, en leur disant que ma superviseure de stage, Madame Jasmin, avait mentionné, lors de nos cours, que le chant était très bénéfique sur nous, mais particulièrement sur les élèves de 5e année du primaire ! Je leur ai donc demandé s’ils accepteraient d’être des cobayes pour une expérience scientifique portant sur les effets du chant auprès des élèves des 5e année. Intrigués, ils ont alors demandé en quoi cela consistait. Je leur ai expliqué qu’ils devaient accepter de me suivre dans cette expérience et que je les guiderais. Je pensais que je devrais leur imposer des écoutes et des pratiques de chant, mais c’est plutôt eux qui me demandaient de le faire. Ils prenaient les devants. Cette activité devenait une motivation pour terminer un travail afin d’avoir une belle récompense de 3 minutes et des poussières.

 

Je ne peux pas vous décrire avec précision les émotions que j’ai vécues pendant les périodes d’expérience scientifique. Un mélange de fierté, d’espoir, de gratitude… Je vous le dis : il manque des noms aux émotions que j’ai vécues ! Ce que je peux vous dire par contre, c’est que ce fût le tournant de mon stage. Finalement, j’aurais dû intituler mon article L’effet du chant des élèves chez les stagiaires et les enseignants.

 

Comme je vous expliquais plus haut, plusieurs de mes collègues doutaient que nous puissions faire chanter des élèves du 2e cycle, encore moins le 3e cycle... Maintenant, je peux vous assurer qu’il est possible de faire chanter tous les élèves du primaire, si vous choisissez une chanson qui vous touche et que vous trouvez une manière de la présenter où vous vous sentirez à l’aise !

 

Vous trouverez cette merveilleuse chanson aux éditions de La Montagne secrète. Si vous ne connaissez pas encore les petites merveilles qu’ils offrent, de magnifiques livres-disques, dépêchez-vous d’aller visiter leur site :

 

http://www.lamontagnesecrete.com/node/939

 

Ce qui est merveilleux, c’est la qualité des auteur(e)s, compositeurs et interprètes qui ont accepté de participer à leurs projets ! Selon moi, ça fait en sorte que leurs livres-disques plaisent autant aux petits qu’aux grands.

 

Voici le lien pour la chanson Le grand cerf-volant (auteur Gilles Vigneault, interprète Ariane Moffat) :

 

http://www.lamontagnesecrete.com/node/228

 

 

MISE À JOUR

 

Fait le 5 novembre 2018 - par valérieboisvert

 

Cependant, avec une petite recherche, je me suis rendu compte que je ne suis pas la seule à avoir vécu ce genre d'expérience. En effet, j'ai trouvé le mémoire sur Les bienfaits de la musique sur le développement de l'enfant qui parle de l'effet Chill. Appuyé par le chercheur en musique François Joliat, voici comment ils définissent le tout :

 

« La protoconversation joue sur les émotions. Dans sa publication, Lortat-Jacob (2013) développe qu’un processus neurologique de chill se produit entre les personnes en interaction musicale. Le mot chill vient de l’anglais qui signifie frisson ou chair de poule, c’est-à-dire que la protomusique procurerait “cette forme très caractéristique et intense de l’émotion” (p. 117). Par observation intuitive, “le chill est l’indication sensible, fugitive et cependant décisive que ‘quelque chose se passe’, pour reprendre l’expression de During (1994)” (cité par Lortat-Jacob, 2013, p. 118). Toutefois, selon ce même auteur, ce processus musical “en situation” peut, dans certaines circonstances, ne pas s’enclencher, lorsqu’il est déjoué. Le chill dépend des conditions psychologiques et sociales. L’émotion particulière et la surprise émotionnelle peuvent manquer à l’appel ce qui signifie que le chill ne serait pas présent dans ce cas. » Nouveau (2014)

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