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L'éducation relative à l'environnement dans la pratique enseignante

11 septembre 2013 - par valerieboisvert 

Éducation relative à l’environnement? ERE?

De quoi parle-t-on exactement?

Je m’intéresse à l’éducation relative à l’environnement depuis maintenant près d’un an. J’ai toujours été intéressée par l’environnement et mon désir de l’intégrer dans ma pratique m’interpelle depuis le début de mes études. Cependant, j’ignorais, tout comme vous peut-être, qu’une branche comme l’ERE existait.

 

Un nouveau projet d’école alternative axée sur la nature à Pointe-St-Charles!

Mes recherches, comme étudiante, m’ont permis de chercher sur le sujet. Et c’est par hasard, qu’un projet d’école alternative basée sur l’ERE a été crée a l’école Charles-Lemoyne de Pointe-St.-Charles. Lorsque j’ai entendu parler de ce projet, je m’y suis intéressée et j’ai inscrit mes enfants sur la liste d’attente. Nous avons obtenu une place pour mon aîné qui entre à la maternelle cette année, en même temps que l’ouverture du volet alternatif!

 

Puisque c’est une école alternative, les parents ont beaucoup de possibilités pour s’impliquer. Il y a l’implication dans la classe. C’est le principe de co-éducation qui est mis de l’avant. Ceci veut dire que les parents contribuent beaucoup à l’éducation de leurs enfants, en plus de l’enseignant. Dans la classe, mais aussi à la maison. Il est important de rester à l’affût des questionnements du moment de l’enfant et l’accompagner dans ses recherches. Il y a aussi beaucoup d’implication organisationnelle, au sein des divers comités, qui servent à orchestrer les divers projets de l’école. Il y a trois grands comités: le comité Environnement, le comité Implication parentale et le comité Financement. J’ai décidé d’offrir mon temps dans le comité environnement, en plus de l’implication comme co-éducateur.

 

La pédagogie, l’aménagement et les ressources

Les trois missions du comité Environnement du Volet alternatif de l'école reposent sur la pédagogie, l’aménagement et les ressources (matérielles et humaines). D’ailleurs, pendant que j’effectuais mes recherches concernant la pédagogie, j’ai trouvé un livre, à la bibliothèque de l’Éducation de l’UQAM, Early Childhood activités for a grener earth, qui traite des diverses activités possibles en classe, entourant l’ÉRE, en passant par l’exploration de la nature, les trois R (réduire, réutiliser et recycler), la nourriture que nous mangeons, l’eau partout autour de nous, l’air qui nous entoure, la météo, le climat et l’énergie, la santé des enfants et l’environnement intérieur et comment devenir plus vert dans notre institution. C’est un ouvrage en anglais, mais il y a encore bien peu d’ouvrages en français, et celui-ci est vraiment très bien présenté.

 

J'aimerais vous parler plus en détail de ce livre. Il y a neuf chapitres qui sont divisés par une évolution de concepts. D’abord, dans le premier chapitre, on nous présente le concept général de « Creating a Greener Earth« , qui nous explique que peu importe le niveau d’engagement que nous déployons pour poser des gestes concrets pour l’environnement, nous partageons tous la même responsabilité soit de prendre soin de la planète. Et c’est en mettant en place des actions concrètes avec les enfants que nous posons les gestes les plus signifiants.

 

Quelques questions fréquentes 

Puisqu’une approche en ÉRE n’est pas conventionnelle au monde de l’éducation actuel, voici une idée de quelques questions fréquentes* proposées dans « Early Chilhood Activities for a greener earth* »:

– Je ne peux pas ajouter l’ÉRE à ma liste de choses à voir avec les élèves!

– Les élèves n’ont pas de vêtements appropriés.

– Ça demande beaucoup trop de logistique.

– J’ai peur qu’un enfant se blesse ou attrape un coup de soleil.

– Les enfants sont trop excités lorsque nous allons à l’extérieur.

– Que fait-on si un enfant prend une roche ou un bâton?

 

Et voici quelques approches à développer pour devenir un enseignant en ÉRE:

– Planifiez. Soyez préparés!

– Utilisez votre jugement avant d’aider un élève dans son activité. Bien que quelques activités demande l’aide d’un adulte dans une des étapes requises. Vous connaissez vos élèves et vous savez ce qu’ils peuvent réussir seuls ou non.

– Mettez en place les précautions nécessaires

– Mettez votre sensibilité en valeur

– Réutilisez tout le matériel que vous pouvez!

– Laissez le temps nécessaire pour que les enfants s’engagent totalement dans leurs activités

– L’expérience en priorité sur l’information: les enfants vont trouver leurs propres réponses et leurs propres conceptions par les expériences en nature. Les enseignants n’ont pas à fournir toutes les informations, à répondre à toutes les questions. Il faut faire de la place pour la curiosité commune!

– Créer des liens: basés sur des activités précédentes. C’est aussi ce que nous appelons le réinvestissement.

– Ne pas avoir peur de la spontanéité: les plus grandes découvertes sont faites par hasard et d’une manière non planifiée. Il faut être à l’écoute de ces possibilités et être prêt à s’y engager. Le mot d’ordre est: flexibilité!

– Pensez à explorer les environs: il n’est pas nécessaire d’aller faire une expédition en forêt pour être en contact avec la nature. Les enfants apprennent mieux lorsqu’ils sont dans leur environnement immédiat puisqu’il est plus signifiant. Vous pouvez même questionner les élèves sur les endroits qu’ils aimeraient explorer autour de l’école!

– Soyez le bon exemple. Démontrez votre curiosité, ayez une attitude positive par rapport à la nature. Il est primordial de porter une attention particulière à notre attitude verbale et non-verbale par rapport à la nature, car si vous vous plaignez de la météo, soyez assuré que les élèves vous imiteront!

– Mettre en place des intentions pédagogiques et des objectifs ouverts. Je sais, c’est contre la pédagogie traditionnelle. Mais, en ERE, et particulièrement pour le préscolaire, l’intention est de ne pas focuser sur le résultat final de l’activité et de ne pas apprendre des choses par coeur. Par exemple, une intention pédagogique simple pourrait être de planifier des activités extérieurs au moins trois fois par semaine. Ou une autre plus précise pourrait être de trouvez trois nouvelles manières d’explorer l’eau avec les enfants.

– Partagez vos succès! Ne soyez pas avares de vos réussites, partagez-les avec vos collègues! Mettez vos ressources en commun. C’est en mettant vos ressources en commun que vous développez une communauté de savoir en place. Puisque l’ERE est une pédagogie encore nouvelle, ces ressources sont essentielles!

– Allez à l’extérieur le plus souvent possible! Mettez en place le matériel nécessaire pour rendre les sorties le plus facile possible. D’où l’importance de la première recommandation: planifiez.

Puis, dans le deuxième chapitre, Exploring Nature, nous explique ce principe de base qui est primordial à développer avec les enfants, soit l’exploration. Les fiches présentées sont vraiment bien détaillées.

Dans le 3e chapitre, c’est le concept des trois « R » qui est développé et présenté sous diverses activités.

Dans le 4e chapitre, c’est la nourriture que nous mangeons qui est mis en valeur.

Dans le 5e chapitre, c’est l’eau et le cycle de l’eau qui est présenté.

Dans le 6e chapitre, c’est l’air autour de nous qui est présenté.

Dans le 7e chapitre, c’est la météo, les climats et l’énergie qui est présenté.

Dans le 8e chapitre, c’est les environnement intérieur et la santé des enfants qui est présenté.

Dans le 9e chapitre, on nous présente comment rendre notre approche plus verte.

Il y a une section avec des annexes, où il est possible de trouver des recettes pour des produits nettoyants non-toxiques, des exemples de lettres pour les parents pour proposer des idées pour des lunchs zéro déchets, des idées pour commencer et entretenir un compost et une multitude de références de sites Internet.

 

Qu’est-ce que l’ÉRE m’inspire dans ma pratique future?

Ce que j’aime de l’ÉRE, comme future enseignante, c’est qu’elle répond à plusieurs de mes préoccupations quant au développement de l’enfant. En effet, il apporte des bien-faits sur le développement moteur, sur le développement neurologique, sur le développement affectif, en plus d’être reliée avec plusieurs matières directement ou indirectement. La nature est partout autour de nous, disponible et gratuite. Elle permet des interactions sociales moins stressantes. Mais surtout, ce que j’aime, c’est que les bons moments passés dans la nature viendront marquer les enfants et les inciteront à prendre soin de notre planète parce qu’elle leur apporte beaucoup! Afin de pouvoir piloter des activités en ÉRE, je trouve que c'est un peu comme faire une recette sans suivre la recette... Je m'explique: il suffit de lire quelques recettes, les analyser, identifier les bonnes combinaisons avant de se lancer dans la recette en mode improvisation de ce que nous avons sous la main ou de se laisser guider par notre intuition. Ce qui veut dire que les enseignants ont besoin de s'y intéresser, lire sur le sujet, être ouverts, planifier pour être prêts à accepter d'improviser (au besoin) et d'écouter son intuition professionnelle.

 

Référence: BORN SELLY, Patty, « Early Chilhood Activities for a greener earth » , St-Paul MN, USA, Redleafpress.org, 2012, 258 p.

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